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PRISME A TERRE
18 août 2013

Lettre II

C., vendredi 25 novembre, 16h59

 

 

« C’était presque l’été.

Presque.

Il y avait ces tapisseries couleurs pastel où le ciel s’allongeait l’œil alerte aux nuages. Oui c’était presque l’été.

 

Embrassant du regard ces collines de chiffres j’ai senti ta présence échauffer mon esprit comme un frisson malhabile à mon corps désincarné.

« Sarah, t’as compris comment on faisait une Ancova ? »

Petit impertinent.

Il a déchiré le voile et j’ai senti la réalité transpercer ma gorge, violemment.

« Pardon ? »

« Heu…une Ancova ? Tu sais comment on fait ? »

Je compte jusqu’à trois, je me lève et je quitte la salle.

1…

« Oui, sauf que tes variables sont quantitatives, tu ne peux pas faire une Ancova, il faut utiliser un test de Khi-deux »

2…

La nuit tombe déjà

« Ah oui merde…bon, je suis mal barré pour l’exam’ »

Je n’aime pas ce jeu, ni ce regard inquisiteur.

Le ciel a recouvert son corps de ces tissus d’hiver et j’ai le mal du jour.

2,5

« T’as déjà rendu  ta dissertation sur la cyber-résistance ? »

Un soupir déconvenue ; qu’est-ce que je fous là. Pose-moi encore une question et je te fusille du regard.

2,7

« Non, pas encore »

2,8

« J’ai une problématique en rab si tu veux. »

2,9

« Je finirai par trouver, merci »

3.

« Heu…Tu vas où ? »

Je pars imbécile.

...

« Melle, le cours n’est pas encore fini que je sache. »

« Excusez-moi, mais…j’ai un impératif »

« Hum. Vous penserez à ramener un justificatif »

« ….Sans faute. »

 

L’été s’est enfui depuis longtemps déjà et je traîne dans ces rues malmenées par la foule, oui ces rues que nos pensées ont ravagées depuis la nuit des temps

 

Alors ces derniers mots avant que le jour ne revienne me hanter :

Un tourbillon, pour qu’il m’emporte aux quais des lunes recroquevillées.

 

Bien à toi »

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