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PRISME A TERRE
18 août 2013

Lettre XI

R., samedi 3 décembre, 17h24

 

 

« Rachmaninov. Je me suis saoulée de cette musique derrière cette porte arquée aux chants des innommables.

 

Samedi, jour de misère pour les comtesses qui dorment dans les chimères. J’ai esquissé ton nom, toi que je ne connais pas vraiment. Pourquoi ton nom ? Je ne sais pas.

C’est dérisoire.

Au bord du XXIème siècle, les femmes portent des jupes et des perruques quand les hommes portent leur queue comme des bâtons hauts levés. Pauvres de vous. La vie vous émascule par l’étroitesse de vos discours.

Si vous saviez l’amour que j’ai commis dans votre absence. Mais pas d’inquiétudes, vous me renierez bien assez tôt, vous cracherez sur mon nom, vous parlerez de moi comme d'une parjure, d'une renégate que vous n’avez jamais vraiment connue, comme de la petite dernière que vous ne faisiez qu’effleurer dans la bienséance de son silence.

  Mes soeurs, ce n’était pas à moi de mener ce combat.  Oubliez la raison de votre âge et fuyez avec moi, avec nous. Nous serions tellement plus fortes à trois.

Vous pouvez toujours franchir cette ligne qui vous paralyse tout autant que moi, mais si je vous sais là, je vous promets de l’effacer pour nous, je vous promets que ma voix ne tremblera pas, je vous promets d’éclater tous ces silences, je vous promets de vous protéger et de ne jamais vous abandonner quoi qu’il advienne.

 

Rachmaninov….»

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